Cinq jours pour révolutionner le traçage des sédiments et polluants

Photo du groupe de participants de l’Ecole TRACING 2024, sur le perron du centre

Du 3 au 7 mars 2024, une quarantaine de chercheurs, post-doctorants et étudiants en master et en thèse se sont retrouvés au Centre Port-Royal, à Saint-Lambert-des-Bois, au cœur de la forêt de Chevreuse en Île-de-France, pour partager leurs dernières avancées dans le domaine du traçage des sédiments et des polluants dans les rivières. Il s’agissait de la deuxième édition de l’Ecole de Traçage – TRACING 2024 – après une première édition prévue initialement en mars 2020, mais qui avait dû être reportée en octobre 2021 à cause de la pandémie de covid-19. Cette seconde édition de l’Ecole thématique a permis aux spécialistes de partager les dernières connaissances dans leur domaine d’expertise et de profiter d’une mise à jour similaire dans le domaine de prédilection de leurs collègues. L’Ecole a aussi contribué à former la jeune génération à ces techniques de plus en plus populaires pour répondre à des questions de recherche fondamentale et appliquée, visant à améliorer notre compréhension des processus d’érosion et de transfert sédimentaire dans les paysages, mais aussi à améliorer la gestion des sols et des masses d’eau.

Vue du site du Centre Port-Royal, à Saint-Lambert-des-Bois (Yvelines) (à gauche), et Echanges avec le groupe lors de l’Ecole TRACING 2024 (à droite)

Les sessions, riches en débats et en discussions, ont permis de donner la parole à des pionniers du développement de la technique, venant notamment du Brésil et des Etats-Unis, mais aussi de présenter les nouveaux traceurs et les nouvelles techniques d’échantillonnage et de modélisation (la combinaison optimale de traceurs sélectionnés pour discriminer les sources fournissant les sédiments aux cours d’eau étant introduite dans des modèles de « dé-mélange » permettant de calculer la contribution de chacune d’elles au sein de matrices variées). Une session de formation à l’utilisation d’un code récent de modélisation a également été organisée. Le recours aux techniques utilisées par la communauté des paléoclimatologues pour étudier les processus récents a aussi été discuté, à partir de l’éclairage fourni par des spécialistes des événements de débâcles glaciaires et de transfert de poussières sahariennes. La vision des géomorphologues reconstruisant les taux de dénudation à long terme et la présentation des derniers biomarqueurs développés par la communauté des géochimistes organiciens ont également permis au groupe de prendre de la hauteur et d’enrichir les discussions et la palette des traceurs disponibles. La nécessité de partager en open access les données de traçage générées dans différentes zones d’étude à travers le monde pour tester une hypothèse de recherche commune dans la cadre d’une approche multi-sites a également été discutée avec les participants.

Les participants ont convenu de se retrouver dans les mois et années qui viennent pour poursuivre ces séances d’échanges et de partage et ce –  dès avril 2024 – pour certains d’entre eux à l’occasion du TRACING Day organisé à l’Université de Vienne le dimanche précédant la semaine de l’Assemblée Générale de l’EGU (European Geoscience Union) qui se tient chaque année, au printemps, dans la capitale autrichienne.

L’organisation de l’Ecole TRACING 2024 a été possible grâce au soutien de la Graduate School « Géosciences, Climat, Environnement, Planètes » de l’Université Paris-Saclay, l’Ecole Universitaire de Recherche de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), l’European Geoscience Union, la Fédération Île-de-France de Recherche en Environnement (FIRE) et RéGEF.