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Offre de thèse : L’ophiolite de Chamrousse est-elle seulement le vestige d’un océan cambrien ? Apport des données pétrologiques, géochimiques et géochronologiques de haute résolution

Résumé

Chamrousse, située à quelques kilomètres de Grenoble dans le Massif Cristallin Externe de Belledonne (Alpes) est connue pour sa station de ski de moyenne altitude. Peu de gens savent, cependant, qu’une succession lithologique typique d’une ophiolite y est observée, bien que celle-ci apparaisse « la tête en bas », du fait d’un renversement lors de l’obduction. L’âge cambrien de cette succession fait de Chamrousse la plus ancienne ophiolite de la chaine varisque, et surtout, le seul marqueur incontestable de l’existence d’un bassin océanique cambrien. La position paléogéographique de ce bassin est encore débattue, ce qui a des implications fortes sur les modèles de reconstruction de la chaîne varisque.

De nouveaux résultats géochronologiques prometteurs confirment l’âge cambrien de l’ophiolite mais indiquent une évolution magmatique et métamorphique polyphasée, bien plus complexe que celle proposée jusqu’à présent. L’objectif de la thèse est de de revisiter l’ophiolite de Chamrousse en combinant les approches pétrologique, géochimique, thermobarométrique et géochronologique in situ. Les résultats permettront de reconstruire la trame temporelle des différents épisodes magmatiques et métamorphiques et leurs conditions géodynamiques, de discuter de la configuration globale de la chaine varisque et du rôle de la structuration cambro-ordovicienne lors des événements d’obduction-extension-collision ultérieurs.

Environnement de la thèse

La thèse se déroulera au sein du laboratoire ISTerre, Univ. Grenoble Alpes. Le.a candidat.e intègrera l’équipe « Minéralogie ». La directrice de thèse, Carole Cordier, est spécialisée dans l’étude pétrologique et géochimique des roches mafiques. Elle a acquis de solides connaissances sur le magmatisme de dorsales océaniques et sur les ophiolites au cours de sa thèse. Elle développe une approche multi-échelle, combinant les données chimiques obtenues sur roche totale aux informations texturales et géochimiques portées par les phases minérales. Emilie Janots, co-directice, est spécialisée dans la minéralogie métamorphique et la datation in situ via différents systèmes isotopiques (U-Pb, Rb-Sr) sur différents minéraux (zircon, monazite, micas). Parallèlement, elle a développé une forte expertise sur la géologie et la structure des massifs cristallins externes lors de l’encadrement d’une précédente thèse.

Le.a candidat.e bénéficiera des moyens analytiques disponibles à ISTerre, comprenant des instruments de rang mondial et permettant de caractériser – simultanément – la composition en éléments en traces, les rapports isotopiques et / ou les âges des phases minérales.

– Plateforme de caractérisation du solide (ISTerre) : microscopie optique, microscopie à balayage équipé d’un système de cathodo-lumincescence (MEB)

– Plateforme de microanalyses (ISTerre) : microsonde à faisceau FEG JEOL JXA-iHP200F (équipé d’un système de cathodo-luminescence) ; système LA-Mc-ICP-MS combinant une Mc-ICP-MS Neptune XT, une ICP-MS Agilent 8900 ICP-QQQ, et un laser 193 nm excimer (ArF) RESOlution SE. Système LASS (laser split stream) permettant d’analyser simultanément l’âge et les concentrations en éléments en trace ou rapports isotopiques dans certaines phases minérales.

A l’échelle du laboratoire, ce projet s’inscrit dans un axe de recherche transverse portant sur l’apport de la géochronologie in situ dans les Alpes. Par ailleurs, l’ophiolite de Chamrousse est un objet géologique fédérateur au sein du laboratoire, puisqu’une étude est développée en parallèle pour caractériser spécifiquement les processus à l’origine de la serpentinisation de la section ultrabasique, et évaluer les géoressources inhérentes à ce contexte d’altération mantellique (chromite, hydrogène).

A l’échelle nationale, le sujet s’inscrit dans une thématique en plein essor et portée par différents laboratoires de recherche, visant à bénéficier de l’émergence de nouvelles méthodes analytiques in situ pour revisiter l’histoire du socle Varisque et comprendre les processus métallogéniques associés.

Profil et compétences recherchées

Nous cherchons un.e excellent.e candidat.e, motivé.e. et titulaire d’un Master en Sciences de la Terre. Cette thèse s’appuiera principalement sur la caractérisation in situ des phases minérales, magmatiques ou métamorphiques : pétrologie, géochimie, thermobarométrie, géochronologie in situ. Le.a candidat.e devra donc posséder de solides connaissances en pétrologie métamorphique et/ou magmatique. Une première expérience dans l’utilisation de méthode de caractérisation in situ serait un plus, tout comme des connaissances sur l’histoire du socle varisque en France. Le.a candidat devra faire preuve d’aisance à communiquer, à l’écrit comme à l’oral, en français et en anglais.

Encadrement

  • Carole Cordier, Maître de Conférences, Univ. Grenoble Alpes. Pétrologie et géochimie magmatique : carole.cordier@univ-grenoble-alpes.fr
  • Émilie Janots, Maître de Conférences, Univ. Grenoble Alpes. Pétrologie métamorphique et datations U/Pb

Comment candidater

https://edstep.univ-grenoble-alpes.fr/candidater/

Date limite de candidature : 21 mai 2023