L’objectif de ce stage est de développer des techniques séparatives et de caractérisations structurales permettant d’offrir une meilleure identification des substances polysaccharidiques constitutives d’objets patrimoniaux présents en contextes muséales. Ces caractérisations permettent d’étayer l’histoire matérielle des œuvres et/ou d’accompagner les campagnes de restauration conduites à la demande des responsables de collections.
En effet, à ce jour et au sein de la communauté des sciences du patrimoine, notre connaissance de ces exsudats de sèves largement présents dans les corpus patrimoniaux (et, notamment dans les polychromies de l’Egypte ancienne) est assez limitée et se cantonne à la simple mise en évidence d’unités monoses permettant de conclure à la présence de substances polyosiques sans davantage de précisions quant aux origines végétales. Au mieux, il est possible de discriminer entre des substances polysacharidiques dites gomme arabique (issue du tronc et du pied d’arbres du genre Acacia), gomme adragante (obtenue à partir d’une vingtaine d’espèces de plantes du genre Astragalus) ou gomme d’arbres fruitiers. Ces identifications sont conduites selon un protocole largement reconnu et basé sur une hydrolyse acide suivie d’une dérivatisation des unités obtenues qui sont alors caractérisées par couplage CG/SM simple quadripôle.
Plus récemment, divers laboratoires en sciences du patrimoine dont celui de la National Gallery of Art de Washington (NGA) ont affiné ces études en recourant à des techniques omiques de spectrométrie de masse MALDI-TOF. L’approche est basée sur l’identification d’empreintes saccharidiques par spectrométrie de masse après hydrolyse enzymatique contrôlée. En collaboration avec cette équipe, nous souhaitons transposer leurs approches glycomiques au sein du laboratoire SMBP dotés d’équipements hautes résolutions et ainsi, en conduisant des approches analytiques parallèles au sein du C2RMF et du SMBP, mieux appréhender ces substances à partir d’échantillons de référence puis d’échantillons historiques.
Ce stage sera coordonné par Agnès Lattuati-Derieux, responsable du groupe Organique du département recherche du C2RMF ainsi que par Joëlle Vinh qui dirige le SMBP. Ces deux équipes collaborent de longues dates.
Adresse(s) mail de réception des candidatures :
agnes.lattuati-derieux@culture.gouv.fr et joellevinh.psl@gmail.com
Descriptif du profil recherché :
Le stage est proposé à un.e candidat.e en Master 2 chimie (bio)organique / chimie analytique intéressé.e par les substances organiques et les techniques chromatographiques et spectrométriques. Un intérêt pour le patrimoine culturel et les sciences du patrimoine est fortement souhaité.
Niveau de qualification requis : Niveau Master 2 ou Ingénieur
Durée du stage : 5 à 6 mois
Date prévisionnelle de démarrage : février 2023
Localisation du stage
Le stage sera conduit sur deux sites différents (mais proches, Paris 1er et 5e arrondissements) :
C2RMF, Département Recherche, 14 quai François Mitterrand, Palais du Louvre, 75001 Paris. https://c2rmf.fr
Encadrant : Agnès Lattuati-Derieux
ESPCI, Biological Mass Spectrometry and Proteomics Group, SMBP, UMR 8249 CNRS, ESPCI Paris, Université PSL, 10 rue Vauquelin 75231, 75005 Paris.
Encadrants : Emmanuelle Demey-Thomas (préparations et analyses MALDI-TOF) et Nicolas Eskenazi (identification des sucres).