Vidéo de présentation du Laboratoire National des Nucléides Cosmogéniques (LN2C), lauréat du Cristal Collectif du CNRS 2023

Fondé par Didier Bourlès, le Laboratoire National des Nucléides Cosmogéniques (LN2C) offre depuis 2006 à l’ensemble de la communauté française un accès direct à la mesure par spectrométrie de masse par accélérateur (SMA) de la concentration de nucléides cosmogéniques dans des échantillons naturels. L’ambition : lever des verrous scientifiques sur les aléas naturels ou les variations climatiques.

Les nucléides cosmogéniques, produits par l’interaction des particules du rayonnement cosmique et de certains atomes de l’environnement terrestre, sont devenus incontournables pour l’établissement de chronologies dans de nombreux domaines des sciences de la terre et de l’univers. La gamme de temps ainsi couverte est de quelques centaines d’années à plus de 12 Ma. Basée au Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement (Cerege), à Aix-en-Provence, l’équipe du LN2C prépare chimiquement les échantillons et les analyse ensuite par SMA sur l’instrument national (IN) ASTER (Accélérateur pour les sciences de la Terre, environnement, risques) – un des rares instruments de ce type en Europe. L’équipe technique du LN2C se compose de deux entités complémentaires : à partir des échantillons collectés par les chercheurs sur le terrain, les chimistes développent les techniques analytiques par dilution isotopique menant à la production des cibles. Ces cibles sont ensuite analysées par les physiciens qui assurent la conduite, la maintenance et le développement de l’IN ASTER garantissant la qualité métrologique des mesures. À l’issue de ce cheminement, le rapport isotopique de l’élément considéré sur son isotope stable est transmis aux chercheurs. Le savoir-faire unique de l’équipe allié à de nombreux résultats marquants l’ont propulsée au sein des meilleurs spécialistes mondiaux pour les sciences de la Terre. Parmi ces résultats, la détermination de l’âge exact de premiers hominidés comme Toumaï à 7,32 ± 0,10 millions d’années, la datation de Homo Erectus à Javas à 1, 8 millions d’années, l’étude des fluctuations du champ magnétique terrestre sur les derniers millions d’années, ou encore la datation de ruptures sismiques passées afin de comprendre le fonctionnement des failles tectoniques et mieux anticiper les séismes destructeurs.